Mbolo Mélomane ! Tu l’as bien compris, le throwback de cette semaine nous vient tout droit d’Eben Entertainment. Le titre “Rien compris” de Kôba Building (feat Ba’Ponga et Dee Lay) est notre classique de la semaine. Ce son a eu tellement de succès à sa sortie que ça mérite un clin d’œil. Le morceau, l’impact, le public : que retient-on de ce classique du rap gabonais ?
La sortie de « Rien compris » : l’âge d’or du Rap Gabonais ?
Le Gabon dans les années 2000 (et même avant) est presque indétrônable en termes de hip-hop. Le rap y occupe une place prépondérante dans la culture urbaine avec une succession de hits. Ar’C’Nal E-Pop, Engong Inc, Nofia Sound, Secta’a, Kifra-L, Movaizaheine, Hay’Oe et bien sûr Eben : le public gabonais, voire africain, prend musicalement son pied à chaque sortie.
De plus, l’avènement d’Eben Entertainment marque un tournant décisif dans le hip-hop gabonais. Il faut dire qu’Eric Benquet est très visionnaire et sait où il va quand il signe des artistes. Bien qu’il y ait de la concurrence, le public est toujours subjugué par les sorties musicales du label. Des hits à n’en plus finir, et dans toute cette hégémonie, un Black Kôba. Le rappeur est fougueux, égo-trip, au flow et style reconnaissable dès les premières mesures de chaque beat.
Par ailleurs, c’est dans son album « Kriminel » que Kôba (Building) nous sert à la juste mesure le titre « Rien compris ». Eben tient une pépite et n’hésite pas à sortir le clip de cet extrait (mention spéciale à Randy). C’est un choix justifié. Car, le clip honore visuellement ce qui, une quinzaine d’années plus tard, est toujours aussi frais. la réalisation est fidèle au génie de la prod. La vidéo fait voyager le public, émerveillé par le travail accompli. Il en est de même pour les lyrics :
« Quitter de l’Europe au Gabon, du Gabon aux USA : On a tracé le sillon eh ho ».
« Rien compris » de Kôba Building : qualité, flow et impact
Premièrement, la prod, la présence de L’Animal (Karnivor) Ba’Ponga et la douceur soft RnB de Dee Lay forment un cocktail bien aromatisé pour les mélomanes. L’entrée en matière de Kôba est un couplet en récitation qui traverse les frontières. « Rien compris » devient, de ce fait, la version africaine des hits US dans les boîtes de nuit au Congo, en Côte d’Ivoire, Cameroun, etc.
Par-dessus tout, il faut le reconnaître à ce niveau, l’album « Le Kriminel » se présente comme un couronnement personnel dans la vie du rappeur : clashs, Kôra Awards, Eben Entertainment, concerts, popularité. En effet, le Building, creuse l’écart avec une longueur d’avance qu’il nommera « le flow de 2030 ». D’ailleurs, en 2025, les VATEL et bien d’autres mélomanes considèrent qu’il n’y a pas encore d’égal à l’interprète de « Qui veut », « Informer » et « Aller-retour (remix) ».
En écoutant « Rien compris », le rappeur danse avec le beat et nous transmet son vécu : rue, ambition, célébrité – le tout entrain d’égo-trip. Ba’Ponga, à cheval entre deux générations de rap, est intemporel et ne force pas l’adhésion du public. La touche de Dee Lay ajoute de la beauté au son avec cet oxymore Rap – RnB.
Kôba Building – Rien compris : un tournant audiovisuel et artistique ?
Selon les rumeurs et certains chroniqueurs, ce classique du rap gabonais aurait une réalisation avoisinant les 20 millions de FCFA. En effet, le clip, entre décor, mise en scène et images marquantes, rivalise avec certains visuels occidentaux. Ce qui lui confère une tournée médiatique énorme et positive dans les radios, les chaînes de télévisions à l’international.
« Rien Compris« , pour Kôba Building, assoit définitivement son statut de monument du rap gabonais. L’album Kriminel. Pour Ba’Ponga, déjà figure majeure, c’est une preuve de plus de sa capacité à traverser les époques et à s’imposer aux côtés des talents montants comme des légendes établies. Quant à Dee Lay, sa prestation vocale laisse une empreinte durable et rappelle l’importance des featurings bien pensés dans la construction de morceaux mémorables.
Un classique toujours d’actualité
Grosso modo, plus d’une décennie après sa sortie, « Rien Compris » n’a rien perdu de sa force. Le morceau incarne un âge d’or du rap gabonais, mais reste étonnamment actuel dans ses sonorités, ses thématiques et son énergie. C’est un classique, un vrai. De ceux qu’on remet en boucle sans se lasser. Mood t’invite à (re)découvrir ce hit.
