Mood Think: le rap est-il encore un vecteur de l’éducation au Gabon ?

Agressivité, vulgarité, sexisme, le rap gabonais serait de plus en plus empreint de violence. À ses débuts, le rap était certes violent parce qu’il transmettait simplement le quotidien des rappeurs dans les  »mapanes », il a été catégorisé comme un appel à la haine bien qu’il traduisait juste une réalité. Aujourd’hui, loin des textes conscients et engagés de l’époque, le rap contemporain ferait il l’apologie du  »grand banditisme » ?

En écoutant les paroles d’artistes comme l’Oiseau Rare, Donzer, Général Ithachi, Eboloko Waza no limite etc., beaucoup ne comprennent rien au vocabulaire utilisé par ces derniers. Normal, c’est générationnel. Mais lorsqu’on y prête notre attention et le «comprend», en tant que parent, on reste perplexe.

Entre l’ado à l’aise qui explique ce que signifie «Ngata», «Ntouma» ou «Skata» pour ne citer que ces expressions; tout en récitant des chansons de rap mieux que ses leçons, il y a de quoi se poser une question légitime: est-ce que le rap gabonais qui certes est très populaire chez les plus jeunes, est vraiment fait pour leurs oreilles?

Pourquoi le Rap est-il si populaire chez les jeunes ?

Le succès du rap repose notamment sur la proximité que l’artiste crée avec son public et ses fans. Les rappeurs utilisent un langage courant voire familier, et cela entraîne une meilleure identification du public.

De plus, les réseaux sociaux aujourd’hui, rapprochent les rappeurs qui sont souvent très connectés et réagissent généralement aux différentes interventions de leurs fans. Dans ces cas précis, ils semblent mettre leurs stratégies de côté pour rester naturels et communiquer comme bon leurs semble.

Le rap, un effet générationnel ?

Jusqu’à la fin des années 1990, les variétés dominaient le milieu musical, y compris chez les jeunes. La musique, comme la mode, change tout le temps et est un éternel recommencement. Chaque style musical est apparu en réponse à un courant existant.

Aussi, le numérique représente aujourd’hui plus des 2/3 des revenus générés par la musique enregistrée. Les plus gros consommateurs sont principalement jeunes ; à cet effet, on constate qu’ils sont d’importants consommateurs de rap.

L’avis de la rédac

Les jeunes, quel que soit les époques, ont toujours été influencés par leurs rappeurs préférés et tentent souvent de copier leurs styles vestimentaire, leurs façon de parler, leurs gestes etc. La musique populaire, comme d’autres activités « artistiques » telle que le domaine de la mode, fonctionne par cycles.

Ces cycles vont généralement du simple au complexe, puis, lorsque cela devient trop complexe, trop sophistiqué, on assiste à un retour à des formes plus simples.

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