Les droits d’auteur sont réputés pour jouer un rôle pivot dans les industries culturelles partout dans le monde. Au Gabon, ce cadre juridique demeure à l’état embryonnaire et peine à se développer. De ce fait, la non accession aux droits d’auteur pourrait-elle être un obstacle à l’expansion de la musique gabonaise ?
Les droits d’auteur permettent au créateur et propriétaire d’une œuvre, de bénéficier des revenus générés par l’exploitation de cette dernière. Ce schéma est enrayé aujourd’hui au niveau de la musique gabonaise.
Une législation bien trop fragile
En Europe occidentale ou dans les pays scandinaves, les lois sont strictes en matière de contrefaçons d’œuvres artistiques. Les sanctions peuvent aller jusqu’à de lourdes amendes. En Afrique et au Gabon en particulier, bien que des initiatives visant à encadrer cette activité aient été prises, sur le terrain, les mesures punitives contre la piraterie sont soit inexistantes ou inefficaces. Même son de cloche pour les redevances impayées.
Une forte porosité dans l’encadrement des institutions
Les organisations de gestion collective sont régulièrement prises à partie par les artistes mécontents, un système qui profite à certains gouvernements. L’industrie du streaming reste encore trop fragile et peu rémunératrice pour faire la différence. L’ensemble représente un important manque à gagner pour les musiciens.
Le spectacle comme mesure provisoire
À l’image de la France et de certains pays africains où il existe une forte communauté gabonaise, de nombreux artistes se tournent vers des lieux alternatifs pour promouvoir leur musique. Ils misent sur les showcases et les concerts pour profiter de leur succès. À défaut de les rémunérer, leurs albums et singles leur permettent d’attirer le public.
Quels défis faut-il relever pour progresser en matière juridique ?
Il faut mettre en place tout un cadre pour une gestion optimale de la thématique des droits d’auteur. En effet, ce cadre passe par la formation des professionnels du droit qui ont la base légale en matière de protection des droits d’auteurs et des droits voisins mais auront besoin d’un accompagnement technique afin de comprendre les mécanismes de recensement et d’évaluation des revenus à affecter aux créateurs.
Enfin, l’Etat doit mettre en place tous les mécanismes à la fois juridique mais surtout la logistique nécessaire pour assurer un suivi optimal de tout le processus, de l’exploitation à la redistribution des revenus aux créateurs.
L’avis de la rédac…
Nous pensons que la question des droits d’auteur est une thématique qui nous concerne tous. A cet effet, nous devons adopter de bons réflexes pour limiter au maximum le piratage des œuvres de nos artistes et frères gabonais.
Les droits d’auteur, s’ils étaient mieux encadrés, pourraient constituer un pilier incontournable pour l’économie culturelle au Gabon. Pour l’heure la question semble ne pas requérir une importance capitale pour le législateur.
Pour certains la mesure ne serait même pas nécessaire. ‹‹Y’a d’abord même quel artiste au Gabon››, 🤧 disent-ils.