Les opinions politiques des artistes ont souvent été au cœur de plusieurs polémiques au Gabon, notamment ceux du milieu hip-hop, ayant fait leur classe dans la dénonciation de la mauvaise gouvernance. Ces dernières années, les politiques ont su user d’artistes populaires auprès de la jeunesse pour susciter plus d’engagement de la part de ce public. Des arrangements qui ont souvent laissé une image corruptible de l’artiste du pays vert, jaune et bleu. Comment comprendre qu’un artiste dénonçant les excès d’une certaine oligarchie, puisse appuyer cette dernière dans le cadre d’une campagne, ou d’un meeting ? Devrait-on “cancel” les retournements de veste de certains esthètes ?
Le revers de la médaille
Mélanger hip-hop et campagne électorale dans un contexte politique ambivalent est une chose complexe. On se souvient encore des élections générales du 30 août au Gabon, où certains candidats ont cru bon de s’emparer des codes du noble art au cours de leurs différents meetings, ou rencontres avec la population. Des apparitions qui ont eu un impact considérable sur la carrière musicale de certains artistes, qui ont été déboutés par leur fanbase.
De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas
Les codes des politiques et des représentants de la culture hip-hop peuvent se mélanger, mais leur histoire commune n’a jamais été vue d’un bon oeil par le public, bien souvent lésé par les pouvoirs publics.
Lorsque des rappeurs qui ont souvent dénoncé les déboires des politiciens et autres, se retrouvent à chanter et prester pour ces mêmes acteurs, le public a tendance à s’insurger, quitte à “blaklister” certains.
La responsabilité de l’artiste souvent pointée du doigt
L’artiste ne doit pas se borner à orienter le vote des multitudes au moment des élections ou à renforcer une révolution économique, mais il doit avant tout susciter une nouvelle sensibilité politique chez l’homme.
Son action n’est pas didactique, elle ne relève pas de la transmission ou de l’enseignement d’émotions ou d’idées civiques. Elle pourrait consister surtout à réveiller en lui l’aptitude à faire émerger dans sa chair de nouvelles préoccupations et émotions civiques.
L’avis de la rédac