Mood Think : La musique traditionnelle gabonaise, une tendance en voie d’extinction ?

Mbolo les mélomanes ! La thématique du jour provient d’un constat profond. La musique traditionnelle gabonaise a souvent été auréolée d’un panel d’artistes riche et diversifié. Néanmoins, ces 3 dernières années, cette tendance musicale semble intéresser de moins en moins les plus jeunes. Contrairement aux décennies précédentes, les artistes de cette génération semblent moins porter leur attention sur nos rythmes traditionnels. Qu’est-ce qui serait à l’origine de ce phénomène ? Doit-on forcément s’en inquiéter ? C’est ce que nous allons essayer de décortiquer en quelques lignes.

De l’exode rural à l’exode musical…

L’un des facteurs pouvant expliquer le manque d’engouement des nouvelles générations pour la musique traditionnelle, est le manque de transmission entre les anciens et les plus jeunes. En effet, malgré une forte prédominance des musiques urbaines actuelles Afro-Pop (principalement), les jeunes bénéficient de moins en moins des connaissances rythmiques des anciens. Au Gabon, l’exode rural est un phénomène qui touche également le secteur culturel, car les repères des jeunes sont de plus en plus ancrés dans la pop culture moderne.  Contrairement au caractère hybride des jeunes de la génération 90, aujourd’hui le déracinement musical est fort saisissant. 

La place accordée aux chanteurs et groupes traditionnels se réduit…

A l’opposé du dynamisme observé dans les années 90 et 2000, les chanteurs et groupes traditionnels sont de moins en moins plébiscités pour des shows ou spectacles. Sous le diktat des audiences, les acteurs de ce genre musical se retrouvent souvent marginalisés comparativement à leurs homologues des rythmes hip-hop ou afro-urbains. En dehors des cérémonies traditionnelles tels que les mariages coutumiers, ou des cafés-concerts à l’institut français, les artistes du genre tradi-moderne ont très peu de lieux pour exprimer leur art.

🤔Le genre tradi-moderne se renouvelle t-il via le sampling ?

Bien qu’il faille notifier la baisse de popularité de cette tendance musicale, il est important de relever que des artistes de l’ancienne et de la nouvelle génération font des efforts pour maintenir l’éclat de la torche indigènes. Parmi les rescapés, notons les efforts de Big Row, Nga’Kumbe, Macy Illema, Zyon Styleï, Afrik’an Legend, Don’zer, N’do-Man…

Néanmoins, afin de stimuler la conservation de ce genre musical, témoin de l’expression du patrimoine culturel gabonais, des efforts communs doivent être fournis aussi bien du côté des promoteurs des spectacles, du milieu éducatif que de l’environnement médiatique gabonais. Le tradi-moderne est un genre musical qui définit d’abord notre identité, sans elle, la scène musicale gabonaise sombrerait vers une acculturation totale🤧. 

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